Il y a à peine plus d’un an, j’ai pris une décision très difficile liée à ma vie professionnelle.
J’ai décidé de quitter mon poste, mon entreprise, mes équipes, mes collègues, un système en place, une sécurité financière, une stabilité professionnelle, la reconnaissance de mes pairs et hiérarchiques ...
Ma décision était prise en conscience mais pour autant, elle était source d’un flot d’émotions que je ne réussissais pas à canaliser sur le moment.
Un an plus tard, je peux revenir sur ce que je vivais à l’époque avec le recul qui me permet d’analyser ce qu’il se passait chez moi.
Après une rupture, un divorce, un départ, un changement radical de vie, nous vivons ce que nous appelons les phases d’un deuil. Ce mot est fort, mais il représente une juste réalité. Traverser ces phases est nécessaire pour que le processus permette un dénouement positif. Parfois, la peur de vivre les étapes que je qualifie de descendantes, nous empêche de faire des choix comme quitter son entreprise.
J’ai pris la décision de partir, je l’ai annoncée à mon chef, et là c’est comme si j’avais mis le doigt dans un engrenage sans pouvoir l’arrêter. Je ne pouvais plus revenir en arrière, la machine était lancée. Un mélange d’émotions me mettait dans tous mes états.
J’avais une peur bleue de l’avenir. Je ne savais pas ce que j’allais faire, je savais simplement qu’il fallait que je passe à autre chose. Mais que se cachait-il derrière cet ‘autre chose’ ? Arrivait vite derrière un sentiment immense de colère. Eh oui, il fallait bien que je trouve un bouc-émissaire pour faire passer la pilule. Ma colère était orientée surtout vers mon entreprise. Je lui reprochais tout ce que je pouvais lui reprocher, elle était responsable de mon désarroi, de cette peur qui me prenait aux tripes. Elle était LA responsable de tous mes maux. S’ensuivait un sentiment de tristesse liée à une grande fatigue. Vivre des émotions aussi fortes puisait en moi une énergie folle.
La succession de ces émotions me maintenait d’une certaine façon en vie, mais j’étais épuisée. Tout me fatiguait !!! A chaque fois que j’abordais ma situation, je pleurais. Pourtant, c’était ma décision. Mais je devais l’assumer. Accueillir tous ces sentiments négatifs était nécessaire à mon chemin intérieur.
Au bout de quelques mois, je me suis apaisée. Cela coïncidait avec le début de mon bilan de compétence. J’ai fini par accepter ma décision, j’ai fini par vivre pleinement la situation, en acceptant la peur de l’avenir. J’ai décidé de transformer cette peur en moteur, mon moteur pour continuer ma route, celle que j’avais commencée à retracer en prenant cette décision si difficile.
J’ai arrêté d’en vouloir à mon entreprise, d’en vouloir à des collègues qui avaient accéléré cette prise de décision. J’ai également fait la paix avec moi-même, car c’était quand même moi qui avais décidé de me mettre dans cette situation. J’ai tout simplement accepté ma part de responsabilité sans culpabilité, celle qui est de prendre ma vie en main en toute conscience et pour un avenir meilleur.
L'apaisement de mes émotions pourrait ressembler à l'eau calme qui enfin s'écoule sans tumultes.
J’ai fait un voyage à Bali, seule, pour une retraite de yoga, pour marquer de la meilleure des façons la transition entre mon ancienne vie et la nouvelle. C’était comme la marque de mon amour pour la vie, la vie qui me ressemble et celle que je souhaite poursuivre dorénavant.
Je me suis réconciliée avec mes émotions, avec MOI et surtout, je suis à présent en paix, très sereine par rapport à cette décision. J’ai remonté la pente après avoir traversé la vallée des larmes !!
Steve Lambert a dit : "Le deuil est un lâcher-prise que personne d'autre que toi ne peut faire".
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