Passionnée de management avec plus de 20 ans d'expérience, je souhaite vous partager des thèmes spécifiques pour vous accompagner dans votre développement professionnel, et vous inspirer à travers mes expériences, mes apprentissages, mes lectures.
Aujourd’hui, parlons du
Syndrome de l'imposteur
Pour la petite histoire
En 2010, je suis promue directrice de magasin un an et demi après mon arrivée dans l’entreprise.
Rapidement, je me retrouve confrontée au syndrome de l’imposteur.
On me confie cette nouvelle mission, avec un enjeu non négligeable. Dans mes tâches quotidiennes, tout se passe plutôt bien. En revanche dès que ma hiérarchie me challenge sur un projet en particulier, je me mets la pression. J’angoisse et je suis habitée par une anxiété que je ne réussis pas à maîtriser. C’est le début d’un cycle infernal qui va me tirer vers le bas malgré moi. Malgré moi, oui ! Car tout se joue de manière inconsciente.
Je doute cruellement de mes capacités pour mener ce projet à bien. Ce doute génère chez moi du stress et de l’anxiété qui va crescendo au fil des jours. Face à cette situation, je commence par procrastiner, en remettant les tâches à plus tard, me sentant incapable de les commencer. La réalisation de ce projet est hors de ma portée, selon mes croyances. Puis, je vais devoir m’y mettre et je me prépare de manière excessive en raison de mon perfectionnisme. Je suis dans la phase de sur-préparation pendant laquelle je m’épuise.
Je réussis à rendre mon projet en temps et en heure et je reçois des feedbacks positifs, des signes de reconnaissance enthousiastes ainsi que des félicitations de la part de mes supérieurs et collègues.
Je savoure cet instant qui ne dure pas assez longtemps. En effet, dès le défi suivant, je recommence ce cycle et je revis les mêmes états émotionnels négatifs.
Je commence à ressentir un sentiment de dévalorisation. J’ai littéralement l’impression d’avoir trompé tout le monde et de ne pas mériter tous les éloges reçus pour ce premier projet. Ce cercle vicieux m’entraîne progressivement vers un état de stress destructeur. J’arrive à me dire que j’ai volé ma promotion, que je ne mérite pas d’être à ce poste. Je me dévalorise et toutes les félicitations reçues perdent totalement de leur valeur.
Vous l’aurez compris, je recommence ce cycle plusieurs fois et pendant des mois !
Mon apprentissage
« Le syndrome de l’imposteur ne doit pas être une fatalité ! »
Selon le journal Behavioral Science, on sait qu’environ 70% de la population peut souffrir de ce syndrome à un moment de sa vie professionnelle. Il touche particulièrement les managers promus au sein de leur entreprise, peut-être davantage les femmes que les hommes, même si n’importe qui peut connaître cet état sans condition particulière.
Le but de l’histoire est de sortir de ce cycle le plus rapidement possible.
Voici 4 conseils que j’ai trouvé au fil de mes lectures, qui peuvent vous aider si vous vous sentez concerné par ce syndrome :
1- Apprenez à vous connaître et prenez conscience de votre valeur personnelle :
Mieux se connaître vous permet de prendre conscience de votre valeur sur les plans personnel et professionnel. Oser demander des feedbacks est un moyen efficace pour obtenir une évaluation juste de vos qualités, compétences et aptitudes. En choisissant les bonnes personnes, celles qui vous connaissent le mieux personnellement et/ou professionnellement, en qui vous avez confiance et qui sont légitimes à vos yeux, vous aurez une idée précise de vos points forts, de votre valeur ajoutée et de vos compétences.
Bien-sûr, croyez ces personnes et valorisez leurs feedbacks en intégrant pleinement leurs retours positifs.
2- Développez votre auto-compassion :
Développez un regard bienveillant sur vous-même et sur vos réussites. Focalisez votre attention sur vos succès et sur le chemin parcouru plusieurs fois tous les jours.
L’objectif est de conditionner votre cerveau à percevoir les aspects positifs et grâce à la plasticité cérébrale, à vous accorder de la bienveillance et à développer de l’auto-compassion, c’est-à-dire de la compassion envers vous-même.
Parfois, il est plus facile d’observer ses propres réussites comme si vous étiez une tierce personne. C’est une manière de prendre du recul sur soi et sur vos propres réalisations pour être plus pertinent quant à l’évaluation. On est souvent plus exigeant envers soi-même qu’avec notre entourage.
3- Formez-vous :
Identifiez vos zones de fragilité ou de développement : prise de parole en public, animation de réunions, mener des feedbacks, connaissance de soi, gestion des conflits, etc…
Et n’hésitez pas à solliciter votre hiérarchie pour vous former et monter en compétence.
L’objectif est de se donner des défis de progression et non pas de se rabaisser par un manque de compétence. La formation continue dans une carrière et peut-être encore davantage lors d’une prise de poste est fondamentale, pour un développement écologique au sein de l’entreprise.
4- Demandez de l’aide :
Si vous vous reconnaissez dans ce cycle, demandez de l’aide pour en sortir le plus rapidement possible et mettre toutes vos compétences, toutes vos ressources, toute votre expérience à votre service positivement.
Mon approche
Comme évoquée plus haut, une méconnaissance de soi est un facteur aggravant du syndrome de l’imposteur.
Mais au-delà des feedbacks que l’on peut demander, mieux connaître sa personnalité est une excellente manière de prendre conscience de ses modes de fonctionnement et des schémas automatiques qui se cachent derrière ses comportements.
Je suis intimement convaincue que c’est la base pour vivre plus sereinement des situations comme celles de mon exemple.
En effet, nous avons souvent cette fâcheuse habitude de surestimer nos faiblesses et nos limites, tandis que nous sous-estimons nos forces et nos talents. C'est une caractéristique naturelle du cerveau humain, héritée de nos ancêtres lointains pour assurer notre survie.
Il est important de se reconnaître dans ces schémas de comportements, afin de prendre conscience des obstacles qui nous empêchent d’atteindre notre plein potentiel et de progresser.
Que vous soyez perfectionniste, exigeant(e), sceptiques, que vous ne supportiez pas le risque d’un échec, d’une erreur, de ne pas être suffisamment à la hauteur, vous avez la possibilité de changer votre manière de procéder.
Cela passe par une meilleure connaissance de soi et de sa personnalité.
Si vous êtes manager non concerné par ce syndrome, mais que, grâce à ce partage, vous avez repéré un collaborateur qui souffre de ce syndrome, je vous invite à développer votre empathie en cherchant à mieux le comprendre. Être à son écoute sans jugement ni interprétation est une manière efficace, professionnelle et puissante pour l’aider à progresser en sécurité et sereinement.
En tant que coach professionnelle et formatrice, mon accompagnement vise à :
Vous aider à vous autoriser à croire en vous et en votre potentiel. Il s’agit de repérer vos forces et vos limites et leur accorder la juste mesure pour savourer vos réussites pleinement. Cela passe par une meilleure connaissance et acceptation de votre personnalité, des modes automatiques et inconscients de fonctionnement dans votre quotidien.
Vous aider à changer de paire de lunettes pour mieux comprendre l’autre personne concernée par ce syndrome. Acquérir les clés de lecture des comportements de vos collaborateurs, collègues vous permet d’être plus empathique et de réellement apporter une aider concrète et précieuse à la personne souffrant de ce syndrome.
Et vous?
Comprenez-vous ce cycle du syndrome de l’imposteur qui tire la personne concernée vers le bas ?
Avez-vous déjà été concerné par ce syndrome dans votre vie professionnelle ?
Comment avez-vous réussi à sortir de ce cycle pour enfin vous épanouir ?
Pauline R. Clance, psychologue et chercheuse a dit : "Je suis constamment dans la crainte d'être démasqué, de ne pas être à la hauteur de mes finitions."
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